http://civicaccess.416.s1.nabble.com/Re-Demcom-escape-l-Post-L-acces-libre-a-l-info-scientifique-une-lutte-sans-merci-tp631.html
C'est en effet une autre bataille qui est là pour durer . Mais il y a
de bonnes nouvelles . je reçois sur une autre liste de nos amis indiens
les premiers militants de ce mouvement depuis l'initiative de Budapest.
>
> *Le paradoxe*
>
> L’accès libre à l’information scientifique est l’un des enjeux les plus
> fondamentaux de la société de l’information telle que la façonnent les
> progrès de la science et des technologies, ainsi que de la communauté
> scientifique globale.
>
> Toutefois, aujourd’hui, le monde de la recherche se trouve dans une
> situation pour le moins paradoxale:
> - La plus grande partie de la recherche scientifique de haut niveau est
> financée par des établissements publics ou philanthropiques.
> - Les chercheurs rendent compte de leurs résultats dans des articles
> qu’ils offrent gratuitement aux journaux scientifiques afin de faire
> connaître leurs travaux, de se faire connaître eux-mêmes et de parfaire
> leur curriculum vitæ. Pour ce faire, ils renoncent explicitement à leurs
> droits d’auteurs et donc à la propriété intellectuelle qui est la leur
> et celle de l’institution où ils travaillent.
> - Ces mêmes auteurs assurent également la qualité des articles publiés
> par d’autres dans ces journaux en lisant et critiquant les articles
> soumis par leurs pairs.
> - Ils achètent, quelquefois à prix d’or, les journaux en question pour y
> lire les articles de leurs pairs.
> - Malgré ce travail énorme de production et d’assurance de qualité, les
> chercheurs ont perdu tout contrôle sur ce processus pourtant si
> intimement lié à leurs intérêts primordiaux, un processus qui ne
> pourrait exister sans eux à aucun niveau (production, contrôle de
> qualité, lecture). Le prix de vente des abonnements à la plupart des
> journaux scientifiques est extrêmement élevé, et ne cesse de grimper
> toujours plus haut, les rendant petit à petit inaccessibles aux
> scientifiques du monde entier.
>
> L’information scientifique se trouve donc devant un fossé financier
> irrationnel, artificiel et de plus en plus infranchissable et devant cet
> extraordinaire paradoxe qui est qu’ils font tout, de la production à la
> consommation, et qu’ils paient à tous les niveaux. Et ils tirent de
> cette arnaque une telle fierté, une telle satisfaction d’ego, qu’ils se
> font piéger avec consentement, paient leurs frais de recherche, paient
> leur frais de publication de plus en plus souvent et de plus en plus
> cher, font le /reviewing/ gratuitement et achètent les revues. En outre,
> de nos jours, on exige d’eux de fournir leurs manuscrits /“camera
> ready”/, dégageant les éditeurs du travail typographique. Les efforts
> que font les institution de recherche pour acheter les revues (2,5
> millions d’euro dans une université comme la nôtre) escamotent aux yeux
> des chercheurs une partie du coût réel de ce paradoxe et contribuent
> sans doute ainsi à la soumission générale, mais le paradoxe est quand
> même bien réel.
>
> *Le paradigme*
>
> Sans prétendre être la panacée, et sans vouloir nuire aux éditeurs
> honnêtes — ceux qui n’ont pas perdu le sens moral et savent se contenter
> d’un profit légitime et raisonnable — le mouvement pour les journaux en
> libre accès et les archives libres offre des approches pratiques qui
> permettent à l’information scientifique d’être librement accessible dans
> le monde entier, en accord avec les conceptions les plus nobles des
> scientifiques.
> Le Libre Accès conduit, dans les pays industrialisés, à des économies
> considérables dont on a un besoin urgent pour maintenir un niveau
> raisonnable au financement de la recherche.
> Le Libre Accès accorde aux pays en voie de développement et en
> transition un accès gratuit à la connaissance scientifique, ce qui
> constitue une condition absolue et fondamentale pour l’établissement
> d’un système éducatif efficace, et pour fournir la base d’un
> développement intellectuel et économique durable. Il aiderait également
> les pays émergents à constituer leurs propres journaux scientifiques.
> Seule l’inertie historique maintient la situation actuelle.
>
> *La guerre est déclarée*
>
> La «Déclaration de Berlin sur le Libre Accès à la Connaissance en
> Sciences exactes, Sciences de la vie, Sciences humaines et sociales»,
> signée le 22 Octobre 2003 par les agences allemandes et françaises de
> recherche est vraiment une étape majeure en faveur du Libre Accès qui a
> véritablement déclenché un changement de paradigme partout dans le
> monde, en ce qui concerne l’édition scientifique. De nombreuses agences
> de recherches dans divers autres pays ont, depuis, signé cette
> déclaration. Il se dessine donc une nouvelle dynamique vers le Libre
> Accès, reconnue dans la déclaration de principe qui dit ceci:
> /«Nous nous efforçons de promouvoir un accès universel, avec égalité des
> chances pour tous aux connaissances scientifiques ainsi que la création
> et la vulgarisation des informations scientifiques et techniques, y
> compris les initiatives favorisant l’accès libre aux publications
> scientifiques»/.
> En fait, il s’agit bien, pour les chercheurs et quel que soit leur
> domaine de recherche, de reprendre en mains un processus qui leur a
> malencontreusement échappé.
>
> Il faut que chacun comprenne bien la lutte sans merci que nous avons
> décidé de mener contre des procédés commerciaux inacceptables qui se
> pratiquent à nos dépens et que nous ne pouvons plus tolérer.
> En allant aussi loin, les “éditeurs prédateurs” ont poussé à bout les
> responsables des bibliothèques et de tous les outils de documentation,
> leur ont donné la rage de réagir violemment et de combattre. Cette
> colère atteint aujourd’hui les chercheurs qui, bien qu’au centre du
> débat, l’ignoraient jusqu’ici largement, puisque rarement au courant de
> la réalité de la flambée des prix par ce processus insidieux de
> dissociation des tâches que je mentionnais plus haut.
> En outre, ils ont permis la démonstration que, plus qu’une solution de
> défense, la publication en accès libre est un véritable progrès
> technique et fonctionnel et qu’il n’y aura pas de retour en arrière.
>
> La guerre est déclarée. Elle se combattra par beaucoup de moyens, mais
> puisqu’il s’agit d’un Goliath contre une multitude de petits David,
> ceux-ci doivent s’unir et utiliser les avancées technologiques à leur
> disposition pour se battre.
> De toute évidence, la guerre implique un blocus, un boycott complet des
> éditeurs sans scrupules, tant à l’achat, donc la lecture, qu’à la
> production, donc la publication, en passant par l’assurance de qualité
> du produit, donc le /reviewing/. Il faut que les chercheurs comprennent
> bien cela: ce sont eux qui sont pris au piège, pas les bibliothécaires.
> Et ce sont justement eux qui ont les armes, mais il faut qu’ils s’en
> servent !
>
> Alors, commençons aujourd’hui, en bons scientifiques, par analyser
> froidement la situation et examinons les pistes qui s’offrent à nous.
>
> *Qu’est-ce qui importe ?*
>
> L’objectif de la publication est que le chercheur puisse relater ses
> travaux de telle manière que le plus grand nombre possible d’autres
> chercheurs puissent en prendre connaissance. Si l’accès à cette
> publication est peu coûteux, rapide et si la diffusion en est large, le
> chercheur a atteint son véritable but. L’Internet permet un accès
> gratuit, immédiat et universel, il constitue donc le moyen idéal de
> diffuser les informations scientifiques.
>
> Dans la déclaration de l’IFLA (/International Federation of Library
> Associations and Institutions;/
http://www.ifla.org/) sur l’Accès libre
> à la littérature scientifique et à la documentation de recherche, on
> trouve : / L’accès libre garantit l’intégrité du système de
> communication scientifique en assurant que toute recherche et
> connaissance est disponible à perpétuité pour un examen illimité et, si
> nécessaire, pour un développement ou une réfutation./
>
> On peut penser qu’un tel mode de diffusion a déclenché aussitôt un grand
> enthousiasme dans le monde scientifique, mais ce n’est pas encore
> vraiment le cas, bien que les choses évoluent vite.
>
> *Quels sont les freins à la généralisation de ce système ?*
>
> 1. La pérennité de mes publications est-elle assurée ?
> 2. Trouverai-je un journal électronique dans lequel cadreront mes
> recherches ?
> 3. Comment la qualité scientifique du contenu de mes publications
> sera-t-elle contrôlée ?
> 4. Comment assurerai-je un bon niveau de facteur d’impact si je ne
> publie plus dans des revues cotées ?
>
> Les réponses à ces inquiétudes sont simples:
>
> 1. Techniquement, la stabilité des contenus n’est pas plus précaire
> parce qu’elle est électronique. Il ne s’agit que de reproduire
> suffisamment de versions de l’original pour éviter toute perte
> définitive, de transposer les contenus sur de nouveaux supports lorsque
> les standards évoluent et de conserver des tirages papier dans des
> bibliothèques, si l’on croit plus à la pérennité du papier qu’à celle
> des supports électroniques. Beaucoup d’universités, comme la nôtre,
> envisagent d’entreposer une version électronique et une version papier
> des toutes les publications de ses chercheurs.
>
> 2. Les “journaux” électroniques sont aujourd’hui toujours plus nombreux.
> Dans le /Directory of Open Access Journals/, 2235 journaux sont
> répertoriés (une soixantaine il y a quatre ans) et leur table des
> matières et souvent les résumés d’articles sont accessibles. Parmi eux,
> 638 journaux permettent la lecture complète des articles, actuellement,
> 97.820 articles sont disponibles (
http://www.doaj.org/> <
http://www.www.doaj.org/>)
>
> 3. Le /peer reviewing/ est lié à la volonté des chercheurs de garantir
> la qualité de leurs publications. On peut aussi bien soumettre à l’avis
> des pairs une publication électronique qu’une publication traditionnelle.
>
> 4. La mesure de l’impact d’un article électronique est bien plus précise
> (l’impact peut être celui de l’article lui-même et non celui de la revue
> qui le publie) et plus immédiate que la mesure d’impact devenue
> classique. Par ailleurs, l’impact véritable, c’est-à-dire le nombre de
> ses lecteurs, est bien plus grand avec ce type de diffusion par internet
> et, partant, les opportunités d’être cité par ses pairs sont beaucoup
> plus grandes. Ainsi, un article publié cette semaine (électroniquement!)
> par Gunther Eysenbach (/“Citation Advantage of Open Access Articles”/)
> expose clairement les atouts de la publication électronique en accès
> libre :
>
http://biology.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10%2E1371%2Fjournal%2Epbio%2E0040157#AFF1/
>
> <
http://biology.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10%2E1371%2Fjournal%2Epbio%2E0040157#AFF1/>.
>
> La revue édite par ailleurs un commentaire sur cet article :
>
http://biology.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371/journal.pbio.0040157/
>
> <
http://biology.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371/journal.pbio.0040157/>
>
> Il en ressort que les articles en accès libre sont plus rapidement lus
> et cités, démontrant bien la thèse que nous défendons depuis plusieurs
> années et qui affirme que la publication en libre accès favorise et
> accélère la diffusion des connaissances, le dialogue entre les
> chercheurs et qu’elle devrait donc se généraliser le plus rapidement
> possible.
>
> Pour cela, il importe que les jurys et commissions qui sont appelés à
> juger de la qualité scientifique d’un chercheur ou d’une équipe de
> chercheurs accordent tout le crédit qu’elles méritent à ces publications.
>
> *La recherche universitaire, service public*
>
> Un dernier élément entre en compte : les recherches réalisées avec des
> deniers publics ne doivent-elles pas être rendues accessibles à tous ?
>
> Les Etats Unis d’Amérique viennent de franchir ce pas, par l’adoption du
> /Federal Research Public Access Act/ qui exige de toute agence fédérale
> dont le budget dépasse 100 millions de dollars qu’elle mette en œuvre
> une politique d’accès libre assurant la mise sur Internet de tout
> article résultant d’une recherche subventionnée par cette agence au plus
> tard six mois après sa publication. L’agence doit obtenir de chaque
> chercheur qu’il dépose une version électronique de son article accepté
> pour publication dans un journal revu par des pairs. Elle doit assurer
> la préservation durable du manuscrit sous forme électronique et son
> accès permanent, libre et gratuit pour tous.
>
http://cornyn.senate.gov/index.asp?f=record&lid=1&rid=237171/> <
http://cornyn.senate.gov/index.asp?f=record&lid=1&rid=237171/>.
>
> La Communauté européenne se penche actuellement sur l’identification
> d’un moyen d’arriver au même objectif : rendre au public ce qui a été
> obtenu avec des deniers publics.
>
http://europa.eu.int/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/06/414/> <
http://europa.eu.int/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/06/414>.
>
> Enfin, quand on considère bien tous les éléments positifs de la
> publication en libre accès (rapidité, efficacité, universalité du
> lectorat potentiel, référence rapide par lien électronique, utilisation
> de techniques inapplicables à la publication sur papier telles que les
> animations, les films, etc; connaissance permanente des documents où nos
> propres travaux sont cités), on comprend que la voie est tracée, que le
> mouvement est irréversible et que désormais, les scientifiques vont se
> tourner vers ce nouveau mode de publication. Un nouveau paradigme est
> né, et avec lui une nouvelle ère de la recherche scientifique.
>
>
>
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