Depuis presque quatre mois que Montréal Ouvert milite pour une politique sur les données ouvertes à Montréal. Dans le monde politique municipal, quatre mois ce n’est pas beaucoup de temps, mais la ville s’active déjà. Selon un article paru dans The Gazette la semaine dernière, la ville met en place un groupe de travaille pour analyser la possibilité d’offrir des données ouvertes. Malheureusement, selon les habitudes antérieures de la ville un groupe de travail peu prendre plus de six mois à rendre ses recommandations et six à douze mois de plus pour que les recommandations soient mises en place. Ce qui fait une échéance de dix-huit mois pour une politique qui aurait dû se faire il y a six mois.
Il est clair que Montréal, sans politique de données ouvertes, devient de plus en plus isolée au Canada et au niveau international. Plus de neuf villes canadiennes offrent maintenant des données ouvertes et cette tendance se répand rapidement à travers le monde. Montréal Ouvert est certain que les premières villes à offrir des données ouvertes seront les plus récompensées. La logique est très simple, lorsqu’une ville ou un pays rend accessible ses bases de données aux citoyens, elle relâche une ressource naturelle. Conséquemment, on voit naître des entreprises telles que «My Society», qui créent des solutions innovatrices comme «Fix My Street» et «What do they Know». Le plus difficile, en ce qui concerne ces applications, n’est pas les informations, mais plutôt la technologie. Si des entreprises à Toronto, Vancouver ou à l’international développent des solutions à des problèmes municipaux –congestion, centre de loisirs, inspections sanitaires, collecte de déchets ou autres– elles peuvent ensuite très rapidement ajouter des données pour d’autres villes. Si Montréal continue à accumuler du retard, la communauté des développeurs montréalais sera perdante et les entreprises innovatrices autour des données ouvertes se déplaceront vers d’autres villes.
La deuxième raison pour ne pas tarder à mettre en place une politique sur les données ouvertes est l’engagement citoyen. Aux dernières élections municipales, pas plus de 38% des Montréalais ont voté et l’avis « De la parole aux actes : informer, impliquer, intégrer » soumit la semaine dernière par le Conseil Jeunesse de Montréal à la Mairie soulignait que plus de 83% des jeunes souhaitent obtenir plus d’informations sur les activités, loisirs et services offerts par la ville. La recommandation principale de cet avis est que la ville devrait : “Informer en mettant en place les stratégies adéquates pour mieux rejoindre les jeunes avec les informations qui les intéressent.” Et nous pensons que le meilleur moyen de faire cela est d’offrir des données ouvertes.
Néanmoins, les données ouvertes ne sont pas une solution magique qui incitera les Montréalais à voter et participer dans leurs communautés, mais ça aidera. En augmentant la communication entre les citoyens et la ville, les Montréalais apprécieront plus les services qui sont offerts par la ville. Et encore plus, en changeant le dialogue d’une publication unidirectionnelle à une interaction plus dynamique et rapide entre la mairie et le peuple, on pense que la ville bénéficiera largement.
Montréal Ouvert est très content du progrès qui a été fait jusqu’à maintenant. Avec le soutien de centaines de Montréalais, nous constatons qu’il y a une demande réelle pour un accès ouvert aux données civiques de la ville de Montréal. Les grands médias commencent à en parler et ça aide, malheureusement, les médias francophones ont porté moins d’intérêt, mais nous espérons que cela changera bientôt. Pour nous aider à convaincre la ville de l’urgence de mettre en place une politique de données ouvertes; s’il vous plait, venez à nos rencontres publiques, contactez vos élus et parlez-en à vos amis et collègues. Le moment est venu pour l’adoption d’une politique sur les données ouvertes et la meilleure communication entre les politiciens, la ville, et les citoyens est venu. Aidez-nous!